Vanoise Tour des glaciers
TRANSFERT
Maedi 28 Août 2012
REDON REFUGE LE REPOJU
Nous avons pas mal de chemin à faire. Il nous faut traverser la France d'ouest en est. Rendez-vous à 6 heures chez Armel. C'est lui qui pilote. Il fait frais mais beau. Nous passons par Annecy, nous longeons le lac en fin d'après-midi, il y a beaucoup de circulation, c'est interminable. Nous récupérons Yves à Pralognan qui est venu par le train . Nous arrivons très vite 7 km plus loin au hameau du Prioux au gîte Le Repoju. Nous nous installons, puis rejoignons la salle à manger "La Bergerie" où nous passons une agréable soirée.
PREMIER JOUR
Mercredi 29 Août 2012
GITE LE REPOJU REFUGE DU COL DE LA VANOISE
Après une pas trop mauvaise nuit, suite au mal de gorge que je traîne depuis deux trois jours. On se lève à 6h30. Nous rangeons nos affaires. Pas trop de place dans le gîte pour se remuer.
Nous faisons notre petit déjeuner dans la cuisine située à côté. Tout était préparé, nous n'avons plus qu'à faire chauffer. Petite vaisselle, dernière petite toilette on part à 8h10.
Faux départ, Jacky arrive tout sourire avec une serviette de toilette oubliée par...Armel.
On descend par le GR55 vers Pralognan, il fait bon ce matin.
On traverse la route et on poursuit toujours sur le 55 de l'autre côté de la route et du ruisseau. On quitte le GR55 pour prendre un chemin qui passe en balcon au dessus de Pralognan.
A 10h10, on prend un chemin qui grimpe sec vers une cascade, ce n'est pas le bon plan, on rebrousse le chemin pour continuer en balcon. Une heure plus tard nous nous posons encore quelques questions à une bifurcation. Nous nous engageons vers la direction qui nous semble la meilleur, le GPS nous conforte dans notre idée, le chemin n'est plus très visible, on le retrouve vers midi. On s'arrête pique-niquer à 12h30.
Pâté, saucisson, fromage, banane tout est OK. Après une pause de deux heures sous le soleil, on reprend les sacs et poursuit la montée.
Le ciel se charge, vers 15h30, premières gouttes d'eau. Arrêt pour mettre blousons et autres ponchos. La pluie tombe maintenant drue, le temps se refroidit, voici la grêle qui nous cingle le visage. Nous sommes sous un bon orage, le tonnerre gronde, nous continuons ainsi pendant une heure jusqu'au refuge à 2515 m d'altitude sous le glacier.
Nous arrivons à 16h45, plus un poil de sec! Le refuge du Col de la Vanoise est équipé d'un séchoir. Nous pouvons y étendre nos vêtements et chaussures. Ce genre d'équipement est appréciable.
Après une bonne douche, nous prenons un pot dans la salle à manger qui se trouve dans un préfabriqué.
Le gîte va faire peau neuve, des travaux sont en cours, bientôt va naître un tout nouveau bâtiment. Il n'y a pas grand chose à faire par ce temps de chien, nous restons dans le réfectoire jusqu'au moment du repas.
A notre table jouxtent des amis qui randonnent ensemble, des Mâconnais et un couple une Américaine et un Anglais. Nous faisons connaissance. Demain ils vont aussi au refuge de l'Arpont.
Après le repas, nous ne traînons pas, nous regagnons notre dortoir qui est plus grand qu'hier; six couchages en haut, six en bas. Un couple est avec nous, je couche comme eux à l'étage, de ce fait nous sommes à trois par niveau, ce qui nous donne un peu d'aise.
Un groupe d'ados va se coucher après nous, ils logent à l'étage au-dessus, ils font un peu de bruit en prenant place, mais le silence revient vite.
DEUXIEME JOUR
Jeudi 30 Août 2012
REFUGE DU COL DE LA VANOISE REFUGE DE L'ARPONT
Nous nous levons à 6h30, il ne faut pas être en retard aux toilettes car elles se font rares dans le refuge.
Nous allons au petit déjeuner, dans le préfabriqué. Tout est prêt, c'est en buffet, nous n'avons qu'à nous servir. Ce matin nous avons droit au jus d'orange, nous nous restaurons bien, réglons notre gîte et allons boucler nos sacs.
Vêtements et chaussures sont bien secs.
Nous démarrons à 8h15, nous avons mis sur-pantalons et autres ponchos, il pleut!.
Le début du chemin est assez relax, dans le lointain on aperçoit 2 bouquetins.
Au bout d'une heure nous arrivons au "blockhaus". Certains en profitent pour retirer une couche. J'avais prévu léger, je reste tel quel. Nous reprenons sous la pluie, d'abord le GR55 puis le GR5. Nous passons un troupeau de moutons gardés par des Patous.
Ils nous laisse passer sans problème
Nous traversons des ruisseaux
Et de nombreux pierriers.
La vigilance doit être de tous les instants, la roche est parfois glissante avec la pluie, le sentier en balcon ne pardonnerait pas.
Nous croisons quelques groupes qui viennent du refuge de l'Arpont. Il y a un autre petit arrêt, le temps de laisser Jacky changer de chaussettes.
Nous arrivons au refuge de l'Arpont à 13h36, nous avons fait 14km. Nous cassons la croûte en arrivant après avoir déposé nos affaires dans le sous-sol chauffé. Ici que des douches froides, le chauffe-eau est en panne. Nous verrons demain si l'eau est plus chaude...
Avec Jacky nous alimentons en bois les poêles du sous-sol et de la salle à manger, le stock diminue considérablement, il faut bien sécher les vêtements..
Le soir au dîner nous retrouvons les Mâconnais et l'Américaine.
Dans le dortoir, il y a de la place nous pouvons à nouveau prendre un lit avec un couchage vide intercalé.
TROISIEME JOUR
Vendredi 31 Août 2012
REFUGE DE L'ARPONT REFUGE DU FOND D'AUSSOIS
Il y a eu ce matin un départ de très bonne heure; une fille qui était arrivée hier en fin d'après-midi en débardeur et en short malgré le temps exécrable. Elle doit faire avec son guide le glacier situé au dessus du gîte.
Nous sommes plus raisonnable, nous nous levons à 6h30. Il ne pleut plus mais le ciel est bien chargé.
Nous prenons notre petit déjeuner à 7h, puis toilette, rangement, règlement, départ à 8h15.
Les conditions météo sont assez clémentes. Peu après avoir quitté le refuge juste au dessus on peut voir le glacier.
Je sors à nouveau l'appareil photo, trop tard, le brouillard envahit tout d'un coup les hauteurs et cache complètement la chaîne.
Nous poursuivons notre chemin, très vite des cristaux de grésil nous tombent sur la tête. On distingue très bien ces petites étoiles à 5 ou 6 branches. Cela ne nous empêche pas d'avancer même si cela glisse un peu par endroits. Le ciel change, ce ne sont plus quelques cristaux éparses mais de la neige beaucoup plus dense qui tombe. Un avantage nous ne sommes pas mouillés comme sous la pluie hier, par contre nous n'avons plus aucune visibilité, cela gâche complètement le paysage. Aucune photo n'est possible.
Nous faisons 2 arrêts pâte de fruit, céréales, histoire de se reconstituer. Plus on avance, plus le vent souffle fort. On se retrouve dans une véritable tempête de neige. Nous avons des difficultés pour progresser. Il va falloir changer de stratégie, il n'est plus question de poursuivre jusqu'au refuge du Fond d'Aussois, nous allons nous arrêter avant. Nous passons sous des télésièges, un peu plus haut est situé le "refuge de Plan sec" qui sera notre point de chute. Les derniers mètres sont difficiles pour Yves, Alain ferme la marche. Il est 13h36.
Nous faisons le tour du refuge, pas âme qui vive, nous rentrons dans la salle à manger. Une jeune fille arrive, nous lui demandons si nous pouvons nous restaurer et être hébergé pour la nuit. Il n'y a pas de problème. Un jeune couple de Vosgiens est aussi dans la salle.
En attendant nous prenons une bière. L'omelette au fromage qui arrive après est très bien venue. Nous décommandons le refuge du Fond de l'Aussois où nous devions faire étape.Nous allons ensuite dans le chalet voisin où se trouve les couchages et la cordonnerie. Nous bénéficions d'une chambre avec deux lits doubles superposés qui seront occupés par Yves et Armel, au dessus une mezzanine où couchera le reste de notre troupe. Attention! Le plafond est bas, Jacky, qui n'est pas le plus grand, nous en fait la démonstration. Là encore nous aurons un couchage libre entre deux personnes.
Nous retournons dans la grande salle, les Mâconnais arrivent ainsi qu'un couple de Franciliens. Tout le monde a fait comme nous.
Ici nous pouvons nous doucher, l'eau est chaude, nous en profitons, cela nous requinque.
Nous faisons sécher les chaussures et chaussettes devant la cheminée.
Dehors la neige a cessé de tomber, mais la météo n'est pas bonne du tout pour demain. Tout le monde commence à se poser des questions, on annonce 30 cm de neige au col d' Aussois, il ne va pas être possible de passer. Ne parlons pas de l'observatoire perché à 3000 m.
Nous dînons à 19h, personne n'a de réels réponses pour la prochaine étape. Les gérants du gîte nous recommandent d'attendre demain pour prendre une décision.
A 20h30, tout le monde est au lit, on entend le blizzard souffler.
QUATRIEME JOUR
Samedi 1 Septembre 2012
REFUGE DE PLAN SEC REFUGE PORTE DE L'ORGERE
Nous nous levons à 7h. Personne n'est pressé de constater l'état des lieux. C'est bien tombé cette nuit, il y a de la neige partout.
Les vaches se sont mises à l'abri du vent au flanc de la montagne
Nous prenons le petit déjeuner à 7h30, c'est alors que les plans "B" sont envisagés.
Les jeunes Vosgiens vont aller récupérer leur voiture à 3 heures de marche du refuge. Armel pense qu'il serait bien qu'il fasse le chemin avec eux, profite de leur véhicule pour aller jusqu'au gîte de Repoju. De là, il prendrait sa voiture. Pendant ce temps nous irions tranquillement à Orgère où Armel nous rejoindrait.
Les autres vont redescendre sur Aussois. Le gérant du refuge, montagnard confirmé, considère que c'est la bonne solution.
Armel et les deux jeunes partent à 9h15, pour notre part nous démarrons à 9h30. Bonne nouvelle il ne neige pas, il ne pleut pas, il fait -4°, le chemin est praticable
Nous croisons deux Patous qui font leur boulot avec les brebis.
Nous nous arrêtons au bout d'une heure et quart, histoire de se ravitailler, il n'y a plus de neige de ce côté de la vallée, le brouillard demeure. Nous reprenons le chemin qui s'élève pour passer par le Col du Barbier, la grimpette n'est pas fini nous poursuivons la montée jusqu'à midi. Jacky s'arrête; il a des graviers dans une chaussure. C'est alors que la neige retombe un peu, pendant une 1/2 heure. C'est la descente qui passe à travers bois. Nous nous arrêtons à la bifurcation qui mène au gîte de l'Aiguille Doran. Le sentier remonte fortement et nous arrivons très vite en vue du refuge de la porte de l'Orgère. Il est 14h30 quand nous posons nos sacs.
C'est un grand refuge très confortable, on nous attribue le dortoir 1 où il y a 4 lits à étage. Nous nous douchons, et passons à la "salle à manger hors sac" pour manger notre repas liophilisé. Pour moi c'est une première, ce n'est pas si mal que cela.
Ici le téléphone passe bien, j'en profite pour passer un coup de fil à Françoise pour lui annoncer la fin prématurée de notre périple.
Aujourd'hui ce fût court, un peu plus de 11km pour un dénivelé positif cumulé de 471m et un négatif de 851m.
Armel nous a rejoint au refuge en fin d'après midi. Sa descente avec les jeunes et son retour s'est bien passé. Facile à dire, il s'est quand même tapé un bon nombre de kilomètres. Notre valeureux chef a brillamment sauvé son équipe d'une mauvaise passe.
Dans l'après midi la gérante du refuge nous dit un téméraire est parti ce matin pour pour faire un aller-retour Péclet-Polset bravant la neige au col de Chavières.
Au dîner, la place de "l'aventurier" est resté vide, nous avons appris plus tard qu'il s'était perdu au retour et avait rebroussé chemin jusqu'au refuge de Péclet-Polset. Cela nous a conforté dans la décision que nous avons prise de terminer ici.
Après le repas nous avons eu une conférence sur le retour des bouquetins dans la Vanoise. Un peu longuet, des images vieillottes mais intéressant.
TRANSFERT
Dimanche 2 Septembre 2012
REFUGE PORTE DE L'ORGERE REDON
Nous avons passé une bonne nuit. Quand nous nous sommes levés nous avons constaté qu'il y avait toujours de la neige sur les hauteurs.
Nous avons pris un bon petit déjeuner, payé notre dû, rangé nos affaires.
Nous avons déposé Yves en gare de Modane où il a trouvé un TGV.
Nous avons retraversé la France d'est en ouest. Arrêt à Sancoins dans le Berry pour acheter du pain et casser la croûte au soleil. Quand on pense qu'hier nous étions sous la neige, ici tout est grillé. On s'est mitonné un petit lyophilisé des familles, histoire de taper dans les réserves.
Yves est arrivé à Redon à peu près en même temps que nous vers 20h.
Nous devions faire le tour des glaciers, on ne les a que très peu vu, nous avons aperçu deux bouquetins dans le lointain, les marmottes sont restées cachées, même si nous les avons entendues à l'Arpont, un chamoi et son petit sont passés trop vite pas très loin de nous. Ce devait être une paisible randonnée, ce fût presque une aventure, avec plein de bons souvenirs dans la tête.
REMERCIEMENTS
Un grand merci à tous les refuges qui nous ont reçu
En particulier au refuge de Plan sec qui nous a bien dépanné
Un grand merci à Armel pour m'avoir intégré dans son équipe, avec toute la préparation que cela impliquait.